Corsoli (Cambia), Petra Frisgiata et la statue-menhir de Santa Maria


Corsoli (Cambia)

Ce village, était autrefois le bourg le plus important et le plus connu. Il fut chef-lieu (lieutenance) à l’époque féodale. Puis pendant longtemps, son nom (selon les textes : Corsuli, Corsoli, Cursuli, ou Cusuli) servit encore pour désigner la zone, voire une partie de la pieve.

Le pudestà ( podesta, responsable élu) de Corsuli était l’un des plus importants de la pieve des Vallerustie. On mesure également la notoriété qu’avait autrefois ce village, à l’usage qui était fait de son toponyme, comme référence connue dans toute la Corse. Ainsi beaucoup de personnages historiques de la pieve (quels que fussent les hameaux dont ils étaient réellement originaires) sont désignés par leur prénom suivi du nom du bourg (principal ou le mieux connu), c’est-à-dire ‘’Corsoli’’.

La Petra Frisgiata

Sur ce bloc granitique (longueur : 6,8m, largeur : 5,86m, hauteur 3,4m), 595 gravures ont été répertoriées ce qui en fait de loin, le site d’Art rupestre le plus fourni de Corse, aussi bien par son nombre que par la variété des signes : sur 76 motifs documentés en Corse, la roche de Cambia en revendique 62 ; soit 81,62% !

L’analyse de leur superposition nous indique plusieurs phases de réalisation.

Placée sur le chemin de transhumance on retient que ce sont les bergers qui ont marqué la roche de leurs symboles à l’époque préhistorique. Plus tard, les moines vivant à proximité au couvent des Franciscains l’ont christianisée, et enfin à l’époque actuelle elle sert encore d’écritoire.

Cette roche est à ce titre très intéressante car elle porte en son sein la fresque de notre civilisation

La statue-menhir Santa Maria

Cette statue-menhir en schiste découverte en 1893 mesure 2,30m et présente une silhouette particulièrement longiligne et anthropomorphe (de forme humaine) ; relevée à plusieurs reprises par les habitants du village, on ne peut pas certifier qu’elle se trouve à son emplacement originel.

Son contexte archéologique est intéressant car elle appartient aux statues septentrionales de nord de l’île (au-dessus de la ligne Ajaccio Solenzara) et présente leurs caractéristiques : un motif en relief sous le menton.

Le visage est bien dessiné : les yeux, le nez, et la bouche sont bien marqués.

La tête se détache du reste du corps, son sommet est en pointe, et l’ovale du menton est souligné. Des graffitis d’époques anciennes et récentes recouvrent le fût de la statue. Cette statue-menhir a été christianisée comme l’atteste la croix gravée sous les seins, qui sont représenté par deux cupules, mais surtout par celles des croix cupulées au nombre de deux. Plusieurs légendes concernent cette statue-menhir. L’une d’elle narre l’histoire d’une jeune fille qui aurait été pétrifiée d’épouvante en voyant un mort saisir le bâton qu’elle tentait d’introduire dans sa tombe à la suite d’un stupide pari. La mort l’aurait alors saisie, figeant dans la peur l’infortunée pour l’éternité.

La seconde légende raconte qu’un jeune homme et une jeune fille se sont lancé un défi, celui de se rendre à minuit à la porte de l’église voisine et de provoquer un vampire qu’i s’y trouvait enfermé.

A l’appel de la jeune fille, le jeune homme, caché dans l’église, aurait répondu et celle-ci, serait morte de peur. D’où, pour conserver sa mémoire, l’érection de la colonne très populaire conue sous le nom de Sainte. Les ruines de l’ancien couvent, (le couvent des Franciscains), ainsi que l’église romane du même nom, se dressent à proximité immédiate de la sculpture, ce qui confirme que le site était un lieu de passage fréquenté.

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