Un petit commerce de nuit (Santini J.P)


Désir d’un ailleurs introuvable, noces étranges de l’amour et de la mort.

 

Elle s’est approchée de mon oreille pour faire cette confidence et déposer un baiser léger, une tendresse sonore à garder en secret dans le jardin de la mémoire. Et moi, cependant, j’entends claquer une amarre sur l’eau du port comme une gifle cinglante à la mer. Elle annonce qu’un navire va la prendre. Son étrave déjà la pénètre avec une étrange douceur. Voilà tout le sens des voyages : une offrande à la liquidité.

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Le couple c’est son crédo. Elle explique la vie comme ça, ensemble du soir au matin, ensemble à se respirer jusqu’à la nausée et jusqu’à la mort. Tout juste si on ne se confond pas dans la pouriture. Mais là, heureusement, à chacun sa caisse

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Lise ne saura jamais combien je me sens seul, combien j’aimerais retourner dans ce village où tout me parle désormais : les maisons aveugles, les collines lumineuses, la mer infinie et tous ceux qu’on ne voit plus, mais qui passent et chuchotent encore dans le naufrage du temps.

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