La citadelle de Corte


corte earth (Large)

La citadelle de Corte est originale, des six citadelles corses, elle est la seule construite à l’intérieur des terres. Située au centre de l’île, elle a été construite en deux temps : en 1419, Vincentello d’lstria, fait construire le Château au sommet du rocher qui domine la ville, en 1769, sous les ordres du Comte de Vaux, les troupes françaises entreprennent la construction de la citadelle proprement dite.

 

Édifiée en 1419 sous les ordres de Vincentello d’Istria, vice-roi de Corse, vassal du roi d’Aragon Alphonse V, qui mène depuis plusieurs années la résistance contre la république de Gênes. Il installe à Corte le siège de son gouvernement et maintient son pouvoir sur l’île jusqu’en 1434, date à laquelle il est livré aux Génois et décapité.

Situé au-dessus du confluent du Tavignano et de la Restonica, le château est défendu par une muraille crénelée, renforcée par trois tours.

En 1769, après la défaite de Ponte Novu, la Corse passe sous domination française. Le comte de Vaux, qui occupe Corte, entreprend la construction de la citadelle pour renforcer le système de défense de la ville. Elle sera construite sur le principe de la fortification bastionnées qui connu son apogée avec Vauban au XVIIe siècle. De forme trapézoïdale et de dimensions importantes, elle est ceinturée par des escarpes de 8 à 14 mètres de haut.

Le 9 mai 1769, les troupes françaises battent les troupes corses de Pascal Paoli à la bataille de Ponte Novu. Le 22 mai 1769, Corte est occupée. La capitale de la Corse voit le Château, sa seule défense, tomber aux mains des Français.

Le Comte de Vaux, qui reçoit le commandement de la place de Corte décide d’augmenter les fortifications de la ville. Il fait étudier le projet d’une vaste enceinte fortifiée, inspirée des fortifications bastionnées de Vauban. Ce projet ambitieux, destiné à envelopper toute la ville, ne fait pas l’unanimité et deux points de vue s’affrontent. Soit Corte est considérée comme une place forte destinée à recevoir des troupes pour maintenir l’ordre et empêcher toute insurrection, elle devient alors ville de garnison. Soit Corte est un lieu de défense stratégique de l’île contre toute attaque d’une puissance ennemie et devient ville fortifiée. En définitive, le projet démesuré du Comte de Vaux est abandonné et Corte devient une ville de garnison.

La construction de la caserne Padoue, premier bâtiment militaire s’achève en 1776.

À cette époque, E Castelacce, un de trois quartiers de Corte est englobé dans les nouvelles fortifications, entre la caserne Padoue et le Château. Formé de 76 maisons vétustes et de la chapelle Saint Louis édifiée en 1740, près de 600 personnes y vivent à l’arrivée des Français. Pour l’armée, cette enclave civile pose problème et de nombreuses mesures sont prises pour faire fuir les habitants : interdiction de réparer les maisons, mesures prises envers les animaux en divagation, blocage des accès, …C’est finalement une ordonnance royale du 17 janvier 1830, déclarant les maisons de Castellacce d’utilité publique, qui aura raison de la résistance des habitants. Ces derniers sont relogés dans l’immeuble surnommé Casa di i trecenti patroni (maison des 300 propriétaires) dans la rue du Professeur Santiaggi. La destruction de ce quartier permet l’amélioration des fortifications et la construction de la caserne Serrurier qui sert d’hôpital militaire, au coeur de l’enceinte. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l’occupation italienne, résistants et prisonniers de guerres ont été incarcérés dans les casernes. Dès 1962 la citadelle est occupée par la Légion étrangère, rapatriée d’Algérie.

 

Aujourd’hui Depuis 1984, le site est ouvert au public. La visite du Château permet d’accéder au point culminant de la ville d’où l’on jouit d’une vue panoramique sur les vallées. L’enceinte de la citadelle accueille également le musée régional d’Anthropologie de la Corse, le fonds régional d’art contemporain de Corse (FRACORSE), le centre de culture scientifique et technique de Corse (CCSTI) et le pôle touristique centru di Corsica.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *