Le village abandonné de Muna


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En Corse du Sud se cache un petit village qui fut progressivement abandonné suite à la première guerre mondiale. Situé à quelques km de Murzu et de Rosazia, il se reconnait à ses maisons de pierre construites en escalier sur la montagne de la Spusata. Déserté hors saison, il reprend vie en été, au passage des touristes venus retracer le passé. Empruntons ensemble la route menant au hameau de Muna.
Un lieu désert chargé de souvenirs
C’est à 50m d’altitude que repose le village de Muna dans la région de la Cinarca. Outre une vue panoramique unique, il offre un retour vers le passé et la possibilité de rendre hommage aux habitants disparus via une plaque commémorative installée sur le mur de l’Eglise. Car il faut savoir que Muna n’a pas toujours été inhabité : avant sa complète désertion, le hameau vivait en totale autonomie grâce à ses nombreuses ressources (oliviers, troupeaux d’ovins, châtaigniers, arbres à pains…) et l’exploitation forestière. Le bois, exporté ensuite via le fleuve du Liamone, servait, entre autres, à la fabrication de mâts de bateaux.
Mais c’était sans compter sur la guerre de 14-18 qui allait causer la mort de milliers de soldats insulaires, laissant seuls de nombreuses femmes et enfants. De plus en plus silencieux, Muna commença à s’éteindre petit à petit jusqu’en 1974 où le dernier habitant décida finalement de quitter les lieux, dès lors, sans vie.Toutefois, si vous passez un jour par Muna, n’hésitez pas à tendre légèrement l’oreille : vous entendrez sûrement les murmures des femmes s’affairant à leurs tâches quotidiennes ou les rires des enfants courant dans les ruelles étroites. Et ce, grâce aux pierres, gardiennes de l’histoire.
La fin de l’isolement ?
Aujourd’hui, Muna reste un village désert durant l’hiver mais se voit renaître à l’arrivée des beaux jours. Des travaux ont effectivement été réalisés afin de transformer de vieilles maisons en gîtes ruraux pouvant accueillir les touristes mais aussi les descendants de ceux qui ont, un jour, vécu ici. Pour favoriser la seconde vie de Muna, la commune a fait en sorte que certaines habitations disposent de l’eau courante.
Muna enveloppe ainsi ses visiteurs d’un présent côtoyant respectueusement le passé : les vestiges des pavés, les maisons typiques corses, le four à pain, l’ancien moulin ou encore l’église datant du 17e siècle sont autant de trésors que les Corses, fiers de l’héritage de leurs ancêtres, ont choisi de préserver.
Comment s’y rendre ?
Autrefois, le petit village de Muna n’était accessible que par un sentier muletier. Abrupt et accidenté, ce dernier flirtait avec le torrent du Liamone sur 12 km, se révélant alors extrêmement dangereux. De quoi décourager les éventuels visiteurs… Mais des personnalités comme le chanteur Antoine Ciosi ont permis de faire bouger les choses et d’éviter que Muna ne reste abandonné à jamais. En 1987, le sentier muletier s’est alors vu remplacé par une route départementale goudronnée, pour plus de sécurité.
Il vous faudra donc prendre la D81 jusqu’à Sagone puis la D70 en direction de Vico. Une fois arrivé(e) au village de Vico, vous emprunterez la D23 qui mène à Murzo. Au niveau de l’église, vous tournerez à droite pour vous rendre à Muna. Sur la D4, vous aurez le privilège de passer par Bocca a Verghiu, une route quelque peu étroite et qui longe sur 7 km les gorges du Liamone. Paysages magnifiques et sensations incroyables sont garantis au milieu des falaises vertigineuses !
Après toutes ces aventures, il ne vous restera plus qu’à vous garer sur un petit parking situé sur la gauche au niveau des boîtes aux lettres et à lacer vos chaussures de marche pour faire revivre Muna le temps d’une promenade…

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