Les mines de plomb-argentifère de Paganellu (autrement appelées mines du Kyrie Eleyson ou mines de la Finosa-Ghisoni)


paganellu

Commune de Ghisoni, département de Haute-Corse, mines de plomb argentifère (galène, cérusite), de zinc (blende) et de cuivre (bornite), usine de préparation de produit minéral (1910-1957).
Localisation : – Carte IGN 1/25 000e, Aléria -Ghisonaccia 4352 OT.
– Lieu-dit : La Finosa
Historique :
Déjà sur le plan Terrier (volume 16) la mine de Ghisoni est signalée pour une minéralisation en cuivre. Mais les prospections sur le site commencent dans les années 1910. Le commandant Ratyé avait en 1912 entrepris des recherches, suspendues par la guerre et reprises en 1917. Déjà le 28 novembre 1916, la Société de Recherches des Mines de Ghisoni (Président du conseil d’administration Ratyé, administrateur Roux), dont le siège social est à Paris, adresse à la préfecture une demande de concession. C’est le 17 février 1922 que le décret est accordé à cette société sur un périmètre de 270 hectares. Durant cette période de recherches la production s’est élevée à environ 400 tonnes de minerai de plomb et de cuivre expédiés à dos de mulets jusqu’à la gare de Ghisonaccia.
En 1923, c’est la Compagnie d’Exploitation des Mines, Minerais et Métaux qui devient propriétaire de la concession, son siège social est à Marseille. Auguste Cauvin est directeur de la mine, on procède à l’installation d’une route, de voies Decauville pour descendre le minerai jusqu’au hameau de Paganello, et la mise en place de câbles pour le transport jusqu’à l’usine de traitement installée sur le bord du Fium’Orbo. En 1925, la compagnie prend le nom de Kyrie Eleison, nom porté par une montagne des environs. La société anonyme au capital d’un million de francs a son siège social à Paris. De 1924 à 1931, sous la direction de Venancourt, ingénieur civil, jusqu’à 60 ouvriers mènent une exploitation assez régulière et permettent de produire environ deux tonnes de concentré à 55 % de plomb par jour. On procède à la remise en état des logements ouvriers à Paganello, à l’extension du câble de la mine à la route. L’explosion d’une cartouche en 1925 blesse deux ouvriers, Martelli et Agnelli, d’origine italienne. On utilise aussi durant cette période une perforation mécanique avec l’utilisation d’un compresseur de 16 HP actionné par un moteur essence. La crise des années 1930 et la chute du cours du plomb entraînent la fermeture de la mine.
En 1949 la Compagnie Kyrie Eleison cède ses droits sur l’exploitation à la famille Van Ruyembeke, déjà actionnaires de la société. Une faible activité reprend avec une production annuelle de 40 tonnes de plomb marchand, jusqu’en 1957.
Mais l’administration juge cette cession illégale et les ingénieurs constatent le caractère dangereux de l’exploitation, qui est interdite par arrêté préfectoral d’août 1957. Au début des années 1960 le BRGM entreprend une étude du gisement avec le percement de galeries. Les réserves sont estimées à près de 400 000 tonnes à 2,8 % de plomb et à 2 % de zinc. Cette étude établie une estimation des minerais extraits à environ 2 à 3 000 tonnes de plomb à 50 % et quelques centaines de tonnes de cuivre en début d’exploitation.
Description:
L’essentiel de l’exploitation de La Finosa a été réalisé à ciel ouvert. Les ruines de l’atelier de concassage sont encore en place. Un procès verbal de visite, dressé par l’ingénieur des mines et datant de 1951, permet de détailler les appareils utilisés pour enrichir le minerai :
Le minerai était transporté par un toboggan, partie en bois et partie en fer, jusqu’à un concasseur MOREL et GIRAUD, puis passait ensuite par des broyeurs à rouleaux, pour ressortir avec un calibrage de 0,5 mm. Ensuite une chaîne à godets l’acheminait vers un trommel (cuve percée) où il recevait un lavage pour l’élimination des impuretés, d’une capacité de 2 tonnes par heure. Le minerai subissait à nouveau un broyeur à rouleaux, puis une table à secousses WYFLIT. A la sortie, les grains lavés présentaient une teneur d’environ 50 % de plomb.
Parmi les moteurs qui mettaient en mouvement l’atelier on retrouve un moteur diesel (4 cylindres), un second moteur de marque DUJARDIN. Un troisième moteur 8 cylindres activait le trommel. Un bassin (longueur 6 à 7 mètres, largeur 4 à 5 mètres) installé à quelques mètres sur la rivière permettait d’alimenter l’atelier.
( Merci à Pierre-Jean Campothiers.)
http://scripophilie.corse.free.fr/histo/ghisoni.html

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