Razzia sur la Corse (H Constanty)


razzia corse 001 (Large)

Combien de temps le littoral corse résistera-t-il à la pression immobilière ? L’Île de Beauté est encore remarquablement sauvage et préservée, comparée à la Côte d’Azur ou aux Baléares.
Elle était pourtant promise au même type de tourisme intensif. Dans les années 1960, des projets fous ont été stoppés net par la violence nationaliste. Les plasticages et le racket, rebaptisé impôt révolutionnaire, ont durablement découragé les investisseurs. Le conservatoire du littoral en a profité pour acheter et sanctuariser des sites d’une beauté exceptionnelle.
Mais depuis 10 ans, la spéculation s’est intensifiée. Les golfes et les criques sont de plus en plus bétonnés par des promoteurs sans scrupules et des célébrités au bras long qui rêvent de piscines avec vue sur le large. Ces opérations se font souvent en violation de la loi littoral de 1986, qui organise dans toute la France la protection des bords de mer. Face à ces menaces, une nouvelle forme de résistance s’organise. Cependant les associations écologistes se sentent bien seules à mener le combat, tant les pouvoirs publics, à qui l’ont conseille en haut lieu de lascia core (laisse courir), paraissent souvent défaillants.
Car les menaces sont à la hauteur des enjeux financiers : le grand banditisme corse, qui a longtemps fait ses affaires hors de l’Île, blanchit désormais des fonds d’origine douteuse dans de gros projets de construction, parfois en rivalité avec des nationalistes reconvertis, eux aussi dans les affaires.

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